Dans Le Survenant, la vie nomade et urbaine est dévalorisée par l’auteure. En effet, Germaine Guèvremont décrit le nomade comme étant un être qui n’a pas d’origine ni d’attache. D’ailleurs, ce sont les Beauchemin qui ont baptisé le Grand-dieu- de- routes, le Survenant. Lorsque celui-ci voulut savoir ce qu’était en fait qu’un survenant, la réponse d’Amable fut celle-ci : ‘’Un survenant […] c’est quelqu’un qui s’arrête à une maison où il est pas invité… et qui se décide pas à repartir. […] Dans ce pays icitte, on est pas prêt à dire qu’il y a de l’honneur à ça non plus’’ (p.47). La réponse d’Amable à la question du Survenant idéalise la vie sédentaire puisqu’il avoue ne voir aucune honneur à mener une vie de nomade. D’ailleurs, cette représentation de la vie nomade sans honneur est renforcée par certains propos fait à l’égard du Survenant par quelques personnages qui ne l’aiment pas beaucoup. Odilon Provençal, étant un de ceux-ci, va saisir l’occasion de le rabaisser devant tout le monde à la soirée donné par la famille Salvail. Lorsque celui-ci avoua manger comme un gargantua, Odilon s’exclama : ‘’ Parle donc le langage d’un homme survenant. Un gargantua! T’es pas avec tes sauvages icitte : t’es parmi le monde’’ (p.101). Encore une fois, l’auteure idéalise la vie sédentaire puisque le survenant est associé à des ‘’sauvages’’ et les habitants du Chenal, à du ‘’monde’’. De plus, l’utilisation des points d’exclamation permet d’intensifier le sentiment de mépris d’Odilon face au Survenant. Par contre, il n’y a pas juste la vie de nomade qui soit présentée comme étant mauvaise. La vie urbaine est aussi présentée comme étant une incitation à la débauche. En effet, la ville semble inciter à la dépense et comporte un certain attrait pour le sexe et l’alcool. Le jeune Joinville Provençal a d’ailleurs succombé à ces vices de la ville : ‘’ C’était la première fois que le jeune Provençal buvait de l’alcool. […] Soudain il pensa à l’argent du marché, à l’intérieur de son