Est-il pertinent de réindustrialiser la france ?
Délocaliser, c’est séparer les lieux de fabrication ou de transformation des marchandises de leurs lieux de consommation ; c’est déplacer l’activité productrice des entreprises vers des pays étrangers1. Au cours des années 60, la pratique de la délocalisation venait du Japon. Environ trente ans plus tard, elle vient du Mexique, et en 2004, de la Chine et de l’Inde. La délocalisation a donc eu lieu de tout temps. C’est la mondialisation des marchés, en imposant la baisse des tarifs douaniers et la libre circulation des capitaux, qui a amené un accroissement de ce procédé. Aujourd’hui, les délocalisations font l’objet de nombreux débats et suscitent l’inquiétude. En effet, dans la période récente, quelques fermetures d’établissement ont alimenté cette inquiétude. Exemple de la déroute du textile « made in France », le paquebot Lejaby a coulé avec ses mille deux cents salariés. Dans la région grenobloise, c’est aussi le groupe Siemens qui a décidé de délocaliser sa production. Et à quelques centaines de kilomètres de là, dans le Maine et Loire, c’est l’usine Technicolor qui va transférer sa production en Asie du Sud-est. Actuellement, les entreprises délocalisent principalement pour faire baisser les coûts de production ; ceux-ci restant très différents entre les pays occidentaux et les pays émergents. La facilité croissante des communications, l’abaissement des barrières tarifaires et la forte concurrence sur les marchés de consommation ont poussé les industriels à améliorer leur compétitivité, en tirant profit des conditions de productions avantageuses des pays à bas salaires. D’un autre côté, produire à l’étranger est coûteux pour les entreprises, du fait de l’éloignement des pays. Une production à l’étranger, pour servir le marché national, génère en effet des coûts supplémentaires, de transport notamment. Une délocalisation peut alors générer un coût indirect. Un autre aspect de la problématique est l’émergence de