Est-on libre quand on agit mal ?
Est-on libre quand on agit mal ?
Analyse du sujet : * La notion de mal réfère à la morale et le premier piège à éviter est celui du relativisme : les valeurs morales seraient propres à chacun et le mal n’existerait donc pas objectivement. Hitler ne pensait-il pas faire le bien en programmant l’extermination des juifs ? Evidemment du côté des victimes l’appréciation était fort différente. Si on adopte ce point de vue (inconséquent par ailleurs) on s’interdit de traiter le sujet puisque personne n’agit vraiment mal de son propre point de vue. Il faut donc donner au mal une signification objective : l’accomplissement d’une action qui porte préjudice à autrui, qui cause un dommage ou une souffrance (on peut aussi se faire du mal, mais la définition reste la même). * La question apparait alors ambigüe : l’accomplissement du mal suppose-t-il un sujet libre ou bien la liberté se réalise-t-elle par le mal (transgression des valeurs morales) ? Dans la première interprétation, le problème posé est celui de la responsabilité : si j’agis mal sous la contrainte, ou dans l’ignorance, peut-on encore parler d’accomplissement du mal ? Dans la 2ème, il s’agit plutôt de savoir si le meilleur moyen pour affirmer sa liberté, ce n’est pas de choisir le mal parce que ce choix exprime une libération par rapport aux obligations imposées par la morale. * Du même coup, l’enjeu est double : si « nul n’est méchant volontairement », il n’y a jamais de coupable ! Et si le mal est la voie de la liberté, cela signifie-t-il que l’accomplissement du bien est une action servile ?
Problématique (introduction)
Un principe fondamental du droit pénal consiste à ne condamner que les actes dont les hommes se sont rendus responsables, c’est-à dire qu’ils ont accompli délibérément. De même, la réprobation morale ne s’exprime que face à des actions intentionnellement mauvaises. Autrement dit un homme n’agit mal que lorsqu’il a fait le choix