Est-on responsable de nos actes ?
Pourtant, les exemples d'aveuglement quant à la portée de nos actes ne paraissent pas si difficiles à trouver y compris dans la vie quotidienne. Et la philosophie est intéressée par la question de savoir comment de tels actes s'avèrent possibles. Nous sommes tentés de répondre à la question posée par un haussement d'épaule: «Évidemment.» Mais, d'un autre côté, il arri¬ve que nos propres actes nous laissent perplexes ; nous doutons alors de notre capacité à en rendre compte.
Le terme «portée» désigne les conséquences d'une action autant que ses motifs. Certaines conséquences ne sont pas voulues: elles concourent cependant à qualifier l'action. Selon leur gravité, on peut passer d'un inci¬dent bénin à un homicide. Mais dans quelle mesure peut-on tenir un a2,ent pour responsable de ce qu'il n'a pas voulu? Quant aux motifs, on est conduit à s'interroger sur leur authenticité. Les raisons que le sujet avance ne sont-elles pas des rationalisations produites après coup ? Mais si le sujet se masque ainsi à lui-même les raisons de son action, c'est bien qu'il les connaît, ou du moins les entrevoit suffisamment pour vouloir qu'elles soient tues.
La distinction des deux sens du terme « portée » annonce le découpage de la première partie du devoir.
On voit donc que la