Ester duflo
Dans le domaine de la santé, une expérience similaire a été menée pour améliorer le taux de présence des infirmières dans les centres de soin: on a mis en place des appareils de type « pointeuses ». Cette expérience a totalement échouée, car, contrairement à l’expérience avec les enseignants, il s’agissait dans ce cas d’un système plus centralisé et moins contrôlé. L’écart entre ces deux études montrent également à quel point le diable est dans les détails, et qu’il est difficile de tirer de grands enseignements de la part d’expérimentations aléatoires, car tous les éléments doivent être identifiés et pris en compte.
En conclusion, on voit clairement qu’il est possible d’améliorer l’éducation et la santé dans les pays pauvres, mais qu’une grande partie des problèmes sont issus de problèmes de gouvernance: au niveau national / centralisé, les programmes sont trop vagues, peu structurés, et ne peuvent donc pas s’adapter aux spécificités des domaines et des géographies qu’ils sont censés couvrir. Les systèmes centralisés ont tendance à simplement allouer plus de ressources (financières ou humaines) à ce qu’ils font déjà, alors que les ONG sont génératrices