Esthétisque philosophique

17714 mots 71 pages
INTRODUCTION GENERALE

La tradition philosophique est riche en exemples témoignant d’une relative méfiance des philosophes envers l’art et les artistes. Qu’il nous suffise d’indiquer les « belles pages rageuses » de Jean Paul Sartre sur « L’arrivisme » de Tintoret et Titien.
Cette méfiance découle de la divergence même entre le projet du philosophe et celui de l’artiste.
Alors que la philosophie se veut une connaissance conceptuelle sur la totalité du vécu, l’art paraît à tout le moins irréductible au concept tant il est vrai, comme on a coutume de le dire que l’intensité des expériences esthétiques singulières et la simplicité de l’acte créateur réclament le silence et le secret. Au point que certains philosophes n’ont pas hésité de taxer d’irrationnel l’activité de l’artiste. Un philosophe comme Gilles-Gaston GRANGER par exemple n’hésite pas de distinguer l’œuvre de la raison telle qu’elle s’accomplit principalement dans l’activité du philosophe et celle du scientifique de l’activité artistique.
Si en science, l’œuvre de la raison se déploie à travers des opérations réglées qui conduisent à la construction des modèles permettant d’expliquer les faits ; si la philosophie, bien qu’elle n’ait jamais réussi à construire de modèles, est néanmoins un travail de conceptualisation, parce qu’elle interprète le réel en dégageant les significations qu’elle recèle, l’activité artistique paraît se réduire à la pure production et à la jouissance.
Selon un tel point de vue, l’œuvre de l’artiste serait, sinon irrationnelle du moins en marge de la raison.
En fait, cette méfiance vis-à-vis de l’activité artistique remonte déjà au point de départ de la réflexion philosophique sur l’art qui commence avec Platon. Ce dernier, en effet, condamne les beaux-arts et la poésie conformément à son idée que la vérité est suprasensible. Or l’art repose sur l’apparence sensible, sur l’illusion et l’erreur. La vraie beauté détourne de la sensibilité et du corps.
Comme le sophiste,

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