Etat federal
Habituellement, les deux ordres disposent des trois branches de l'État: les branches législative, exécutive et judicaire. Chacun peut par ailleurs posséder sa propre administration publique. Généralement, chaque ordre a des compétences ou juridictions propres, définies constitutionnellement. En ce sens, la souveraineté n'appartient pas à un seul ordre; elle est divisée selon des compétences ou des champs d'activités. Les fédérations se distinguent ainsi les unes des autres par l'attribution des compétences ou pouvoirs aux différents ordres. Certaines fédérations sont plus décentralisées que d'autres.
Généralement, la preuve la plus patente de la nature fédérale de l'État se retrouve dans la formule d'amendement constitutionnel ou de révision. Lorsque l'accord total ou partiel des États membres est requis pour modifier le document constitutionnel, l'État central n'a pas la pleine souveraineté; celle-ci est donc partagée.
Dans une fédération, seul le gouvernement central peut s'engager, au niveau international, à passer des conventions ou des traités. Au Canada et en Allemagne, par exemple, des droits spécifiques sont parfois reconnus à certaines composantes dans la représentation internationale.
Historiquement, les fédérations se sont développées, à l'instar des États-Unis, dans des pays relativement grands, et/ou marqués par d'importants clivages ethniques, linguistiques ou religieux, clivages qui renvoient souvent à des zones géographiques repérables comme au Canada, en Russie et au Nigeria. Le politologue Alfred Stepan écrivait: «chacune des démocraties de longue durée opérant dans un contexte de polité [société] multilingue et multinational est un État fédéral.» À cette règle, il existe