Ether
Aristote a vigoureusement nié l'existence de ce dernier. En effet il conçoit l'univers comme plein, sphérique, et mobile (le cosmos est harmonie, ordre.) Pour lui « Natura abhorret vacuum » (« la nature à horreur du vide. »). Aristote conçoit alors un cinquième élément : l'éther. Élément qui compose la sphère céleste par opposition aux quatre éléments physiques (l'eau, la terre, l'air et le feu).
Le terme « éther » apparaît d'abord dans la mythologie grecque. Éther (ou Æther) est un dieu primordial, c'est le dieu de l'air et de l'atmosphère. Il personnifie les parties supérieures du ciel, où l'air est chaud (et respiré par les dieux) en opposition à l'Ær (le chaos) air des parties inférieures (respiré par les mortels). En effet pour Platon l'éther est une sorte d'air qui compose le ciel.
L'éther que l'on rencontre dans l'histoire de la physique est une substance subtile distincte de la matière, servant à fournir ou à transmettre des effets à la matière. (L'air par exemple transmet des ondes sonores, mais n'est pas subtil, car c'est de la matière, donc ce n'est pas de l'éther.)
De ce fait l'éther est compris dans l'antiquité comme « substance incarnant le vide » et cette conception s'étendra bien au-delà de cette période.
Cette vision est pourtant ambigüe car il n'y a pas d'observation ou d'explication de cette substance. Pourtant elle est admise en physique moderne, dans les domaines scientifiques (en optique par exemple).
En effet comment penser le vide ? De quelles manières les philosophes physiciens ont conceptualisé cette idée ? Nous avons vu que dès l'antiquité, le vide étant impensable, les philosophes inventèrent le concept d'éther, substance qui « prend la place » du vide.
Cette difficulté à penser le vide se retrouve jusqu'à aujourd'hui, mais comment le concept d'éther a-t-il évolué en