Ethique, progres et technique medicale•
Professeur Béchir HAMZA
Président du Comité National d’Ethique Médicale de Tunisie
Je voudrais remercier Monsieur le Doyen de m’avoir invité en ma qualité de Président du Comité National d’Ethique Médicale à participer à votre colloque sur la bioéthique et traiter, devant un auditoire versé dans les sciences juridiques et politiques, du sujet « Ethique, progrès et technique médicale ». Comme vous le savez, la bioéthique a occupé pendant longtemps l’espace philosophique, mais aujourd’hui, elle s’introduit de plus en plus dans le langage médical, juridique, social, économique et politique. Si elle est restée longtemps occultée, c’est en raison du retard de la technologie et du retard à se faire entendre. La bioéthique terme qui, initialement évoque l’ensemble des problèmes d’éthique concernant le monde du vivant oriente son attention sur les progrès de la médecine et de la biologie contemporaine qui ont modifié les repères moraux habituels. Elle est aujourd’hui, une branche multidisciplinaire, rénovée et actualisée à la lumière du progrès scientifique. Elle est aussi aujourd’hui l’objet de questions d’interrogations dont se sont saisies, les familles spirituelles, les courants de pensée, philosophes, sociologues, juristes, et médecins … L’opinion publique, les décideurs, ne sont pas restés insensibles aux incidences sociales et à l’impact potentiel de ce nouveau pouvoir bioéthique. Celui-ci est devenu une primauté face aux conquêtes du progrès scientifique, et à l’accélération des connaissances sur la biologie et leurs applications à l’Homme. La bioéthique a franchi les frontières nationales, occupe actuellement l’espace international des Nations-Unies pour alimenter un large débat sur la nécessité d’une réflexion éthique pour accompagner la pratique de la recherche quand il s’agit de l’espèce humaine. Le débat concerne en particulier la maîtrise de la fécondité, la procréation médicalement assistée, le diagnostic au