Ethique soins palliatifs
Monsieur B était constamment dyspnéique, encombré, sous O2 6 litres , avec de fréquentes désaturations . Il était aspiré 1 fois par jour et bénéficiait de morphine .
Il connaissait bien le pronostic de son cancer
Après 2 semaines d’hospitalisation , Mr B demanda au médecin de mettre fin à ses jours , il disait qu’il en avait «marre de souffrir » , de se sentir tout le temps fatigué , de voir ses enfants pleurer tous les jours en le voyant dans son lit d’hôpital . Selon ses dires , sa décision était murement réfléchie et qu’elle était la meilleure des décisions pour tout le monde . Sa famille était au courant , elle a accepté la décision pour « son bien être » , selon eux. Le médecin lui expliqua qu’il ne pouvait pas procéder à l’euthanasie , Après concertation avec l’équipe pluridisciplinaire , l’administration de morphine fut augmentée , un traitement hypnotique et sédatif instauré et les aspirations arrêtées.
Dans la société , les soins palliatifs sont souvent associés à l’euthanasie . Mais qu’entend-on par « euthanasie » ? débrancher quelqu’un ? Arrêter les traitements ? Faire mourir quelqu’un ? Laisser mourir quelqu’un ? Mourir en dignité ?
Nous savons aujourd’hui que 98% des demandes d’euthanasie se rétractent quand la douleur est bien prise en charge. La douleur est aliénante et affecte de fait notre liberté de choix. Cependant, l'augmentation de la dose de morphine, même si l'intention première est de soulager la douleur, peut accélérer la mort. On peut alors se demander où se situe exactement la frontière entre le soulagement de la douleur et l'euthanasie.
En effet ,chacun est libre de refuser un traitement. Aucun soin ne peut être fourni sans le consentement libre et éclairé du patient concerné capable de discernement, qu’il soit majeur ou mineur , selon l’article 23 de la loi 800.01 sur la Santé Publique . Le discernement peut être mesuré