Ethnographie
Cependant, et en particulier depuis le mouvement des indépendances des pays colonisés, l'ethnographie occidentale s'est tournée de plus en plus sur ses propres sociétés et groupes sociaux. L'ethnographie peut ainsi se porter sur des populations dont les origines sont très proches du chercheur (ce qui a soulevé des problématiques nouvelles d'observation). Il peut s'agir d'un groupe social large (la bourgeoisie parisienne) ou des usagers d'une institution, d'un groupe de jeunes, de SDF, des voyageurs des transports publics... Les possibilités sont tout aussi infinies qu'en terrain « exotique ».
Le mot, composé du préfixe « ethno » (dérivé du grec έθνος, proprement « toute classe d'êtres d'origine ou de condition commune ») et du suffixe « graphie » (emprunté au grec γράφειν « écrire »), signifie littéralement « description des peuples ».
Le terme est apparu pour la première fois en 1607. Il a été mentionné pour désigner des collections d'édition. En 1839 est fondée, à Paris, une société ethnologique[réf. nécessaire].
En Allemagne on utilise simultanément deux termes Volkskunde - « étude de son propre peuple » - et Völkerkunde - « description des peuples étrangers ».
En Russie cette discipline scientifique est appelée « étude des peuples » et dans les pays anglophones - « anthropologie culturelle et sociale ».
Les termes qui précèdent ne diffèrent pas seulement par les noms des sciences, mais aussi parce qu'ils traitent différemment leur objet d'étude : soit l'homme, soit la société, soit le peuple ou la culture.
Ethnologie et ethnographie sont deux démarches distinctes et qui ont été pensées comme des moments successifs par Claude Lévi-Strauss (qui y rajoutait l'anthropologie): l'ethnographie, de type