Etre chertien en occident entre le xi et le xiii siècle
I. L'affirmation de l'autorité du pape et le renforcement du pouvoir du clergé
1. Le pape tente de renforcer son pouvoir face aux grands souverains européens
• Le pouvoir pontifical (de la papauté) est en concurrence avec celui des grands souverains. Ces derniers ne contestent pas le rôle de chef spirituel du pape et de l'Église catholique, chargée du dogme (ce en quoi il faut croire) et des rituels sacrés.
• En revanche, ils veulent garder un rôle dans la nomination des évêques : des personnages importants dans une Europe où la religion est au centre de la vie de la population. Les souverains (et en particulier les empereurs germaniques) se chargeaient jusque-là de l'investiture temporelle et spirituelle des évêques : bien que laïcs (chrétiens non membres du clergé), ils les nommaient sans demander l'avis du pape à Rome. L'Église catholique était alors très décentralisée : les grands évêques étaient plus proches du pouvoir impérial que du pape. De plus, les empereurs avaient un poids important dans la nomination des papes.
• À partir de 1059 l'élection pontificale est faite par les cardinaux. Le nouveau pape, Grégoire VII (1073-1085) décide de renforcer le pouvoir de l'Église. Il veut nommer lui-même les évêques et faire en sorte que l'Église catholique soit totalement dirigée depuis Rome, que le pouvoir soit centralisé entre les mains du pape. La « querelle des investitures » l'oppose à l'empereur germanique Henri IV à partir de 1076. Il faudra attendre 1122 pour que la question se règle, en partie, avec le compromis de Worms : les