Etre et paraitre
Très vénérable, et vous tous mes frères en vos grades et qualités.
J’ai été convié à vous présenter ce soir mes réflexions sur cette relation : être et paraître.
Une relation bien confuse tant il est difficile de préciser le concept d’être et qui souvent incite à un jugement préconçu, consistant à préférer spontanément, sans y réfléchir, l’être sur le paraître.
Une relation complexe également et immensément riche de surcroît. Elle interroge en effet la multiplicité des dimensions de la vie humaine ; questionnant tout autant la possibilité d’accès à la vérité, que la relation de l’homme à lui même, aux autres, au monde et au sacré...
Autant comme conscience réceptrice, parfois à l’écoute, de la manière dont l’extérieur et l’intérieur se présentent à notre esprit ; dont les sensations, les images, les idées prennent corps, naissent et apparaissent.
Autant comme acte de production, de création lorsque le sujet perçoit, pense et agit, et qui consiste à donner une forme, à informer une matière intérieure ou extérieure, donc à faire paraître ; autrement dit, lorsque le sujet et l’objet s’informent réciproquement et simultanément dans la mystérieuse danse de la vie.
Dès lors, de nombreuses sciences de l’homme et de la matière s’inquiètent de cette articulation de l’être et du paraître.
A commencer par la philosophie qui lui a même donné une discipline à part entière, l’ontologie ou science de « l’être en tant qu’être ». Laquelle indique la quête problématique de la nature propre de ce qui est, au-delà et en deçà des formes particulières qui apparaissent.
Par l’épistémologie, qui s’interroge de la possibilité d’accès de l’homme à une vérité objective, absolument vraie ; notamment lorsque la science interroge les lois du monde et de la vie. La théorie de la relativité lui a d’ailleurs offerte bien des migraines…
La sociologie, la psychologie, l’anthropologie questionnent à leur tour la manière dont l’homme devient