Etre libre.
« Liberté », le mot est beau, l’idée est légitime, et pourtant… Première valeur prônée par notre devise nationale, elle est inscrite sur le fronton des maries, imprimée dans les textes officiels, gravée dans la roche des murs de nos institutions... Cette idée de liberté fait office d’utopie pour ceux qui en sont privés, résonne dans le cœur de ceux qui espèrent l’éprouver vraiment un jour, et se dépossède de sa lourde signification lorsqu’on la juge évidente, innée, et forcément pérenne.
Si la liberté est promise à tous les Hommes dès la naissance, sans distinction de couleur ou d’origine, les faits témoignent pourtant de l’éloignement incontestable entre les écrits théoriques et la réalité sociale.
C’est le monde lui-même qui porte dans ses entrailles la preuve tangible du bien-fondé des propos de Mandela : être libre nécessite en fait une véritable mobilisation personnelle. André Malraux soutient ainsi que « la liberté appartient à ceux qui l’ont conquise », montrant qu’elle n’est qu’un acquis fragile, au destin parfois éclatant mais souvent compromis. Elle doit de ce fait être gagnée pour que son conquérant en jouisse vraiment.
Lorsqu’on considère l’affirmation de Mandela et qu’on la rapproche de son auteur, on est forcé de penser combien son engagement politique en Afrique du Sud a du motiver de telles paroles.
Son combat est celui d’un homme pour son peuple, pour son pays, pour ses idéaux, pour des hommes, pour des femmes, pour des enfants, pour des vieillards, qui, à défaut de connaître la liberté, sont chaque jour victimes d’injustices notoires au péril de leur dignité d’êtres humains.
Car le leader noir en est convaincu : les Hommes peuvent vivre ensemble dans la paix s’ils s’accordent pour faire barrière contre les dissonances ethniques, sociales et politiques. La lutte de Mandela