Un jour, cela te tombes dessus. Pouf. Une analyse positive et s'en ai fini. Tu es condamné. À quoi me demandez vous ? À vivre avec cela. Cela ? C'est ta maladie.

Innommable tant que tu n'auras pas accepté, c'est ton déni. Ce n'est pas possible, cela n'arrive qu'aux autres. Et un jour, tu te lèveras et se sera fini cette sorte d'insouciance. Tu auras accepté. Est-ce mieux au final ?

Les idées les plus folles te passent par la tête. Tu voudrais changer de sang ou de corps. Impossible. C'est inscrit et il faut limiter les dégâts. Le plus tôt possible.

Soigner quoi au juste ? Une maladie invisible. C'est si abstrait lorsqu'on t'annonces une maladie dont tu ne soupçonnes même pas l'existence. Se soigner. Cela commence par des cachets. Un, deux, trois. Matin. Midi. Soir. Ça ira, c'est rien trois cachets, c'est ce que tu te dis. Mais un jour, il faudra augmenter la dose. Quatre, cinq, six. Puis les soins quotidiens. Chaque jour les mêmes efforts pour ingérer ces pilules indigestes.

Une maladie, comme un tourbillon qui t'emmène. Inguérissable. Insupportable.

Autre : Je suis tellement mal dans ma peau ... Tellement mal que je suis maintenant incapable de croire en l'avenir. L'avenir. Ce terme me paraît irréel. Comment faire pour se projeter dans un monde aussi terne ? C'est fini. J'abandonne tout espoir de remonter la pente. Je suis attirée vers un douloureux gouffre. Doucement. Lentement. Je glisse. Je ne crois plus en rien. Je ne crois plus en moi. Simple poussière dans ce monde cruel. C'est pour ça que je vais si mal. Au lycée, je suis devenue un fantôme. Plus personne ne fait attention à moi. Pourquoi ? J'aurais tant besoin de quelqu'un. Plus d'ambition. Plus de projet. Je veux m’effacer de cette terre. Disparaître dans le néant. Je veux être petite, minuscule, invisible. Être