Etude romantique
Etude d’un sonnet dans le cadre du séminaire de
TRISTESSE[1]
J’ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté ; J’ai perdu jusqu’à la fierté Qui faisait croire à mon génie
Quand j’ai connu la Vérité, J’ai cru que c’était une amie ; Quand je l’ai comprise et sentie, J’en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle, Et ceux qui se sont passés d’elle Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu’on lui réponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré.
1840.
Selon le modèle régulier français, ce sonnet se compose de 14 vers, des octosyllabes, répartis en 2 quatrains et deux tercets. Le schéma de rimes suit le modèle dit « renaissance » de type : abba-baab-ccd-eed. Ce sont des rimes pauvres ou suffisantes. De prime abord, Alfred de Musset se propose de traiter un thème récurrent dans la matière poétique à savoir, comme l’indique le nom du poème, la tristesse.
Mélancolie, tristesse, désespoir et amour déchu sont des thèmes qui peuvent paraître éculés ; seul l’art du poète peut les renouveler. Nous avons donc préféré faire une analyse linéaire du