Eugene Delacroix ligne 1
A première vue : un tableau qui fait l’éloge de la République : la femme au centre du tableau a donné ses traits à
Marianne, allégorie de la République. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien et tient dans sa main droite un drapeau tricolore (interdit depuis 1815). Elle foule aux pieds deux soldats du roi, un Suisse et un cuirassier terrassés.
La Liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830, Paris, Musée du Louvre - photo Erich Lessing
Un ouvrier manufacturier : béret, pantalon à bretelles, tablier.
Bourgeois en redingote, avec cravate, chapeau haut de forme.
Etudiant en bicorne de l’Ecole
Polytechnique.
Journalier en blouse bleue Gamin en gilet et béret. Peut-être celui qui inspira le
Gavroche
de
Victor Hugo ?
Or c’est une erreur : la France peinte ici est un royaume gouvernée par Charles X. Il s’agit bien d’une révolution mais c’est celle de 1830. Nous sommes le 29 juillet, lors de l’une de ces « trois glorieuses » journées, vite oubliées. De nombreux indices vestimentaires indiquent une ère pré-industrielle.
Le contexte historique : Charles X, défenseur de l’église et de la tradition monarchique règne depuis six ans lorsque le
26 juillet 1830, il censure la presse et réduit le droit de vote. Menée par les étudiants de Polytechniques, le peuple se révolte durant trois journées appelées 3 glorieuses. Charles X doit quitter la France.
Claire Deveze, Académie de Montpellier.
Mais c’est une révolution ratée : la monarchie ne cède pas à la République. La bourgeoisie d’affaires préfère confier le pouvoir au duc d’Orléans qui passe pour libéral et devient Louis-Philippe 1er, roi des Français.
.
Pourquoi le tableau de Delacroix est-il célèbre ? D’autres tableaux en effet, ont