La question de l’euthanasie interpelle toutes les institutions hospitalières et, en particulier, les institutions chrétiennes. Laissant de côté le débat sur la spécificité de ces institutions chrétiennes par rapport à celles qui ne le sont pas, on se contentera de souligner que ce qui fait leur originalité tient au fait que, du moins idéalement, elles trouvent leur sens dans l’exemple du Christ. Ce qui les inspire et les guide ultimement, dans leur développement et dans les décisions à prendre, tient davantage des Evangiles que de contraintes économiques et techniques ou des effets de mode. Certes, les contraintes et les exigences de ce monde ne comptent pas pour peu. Les institutions doivent composer avec ces éléments. Simplement, le chrétien estime qu’ils ne peuvent jamais avoir le dernier mot : ils doivent être mis au service de l’homme car seul le bien de l’homme, en tant que Fils de Dieu, importe. Les institutions hospitalières chrétiennes sont aujourd’hui fortement sollicitées par la question de l’euthanasie (peut-être davantage par la question que par des pratiques ou des demandes). Comment doivent-elles réagir ? Pour répondre à cette question, il convient sans doute de distinguer (artificiellement) l’interpellation faite aux institutions chrétiennes en tant qu’institutions, et cette même interpellation qui leur est adressée en tant que chrétiennes. Dans le premier cas, on notera 1) que l’euthanasie, vu l’importance de la question, relève effectivement d’une « politique de la maison » et 2) que l’institution ne peut déroger aux lois, celles qui protègent la liberté thérapeutique du médecin, celle qui, pour l’heure, condamne l’euthanasie, mais qui, à l’avenir, la dépénalisera peut-être. Dans le second cas qui seul nous intéresse ici, la question se pose de savoir comment, en tant que chrétiennes, les institutions doivent prendre position. Le problème relève directement de la morale chrétienne. Inspirée par les Evangiles (et l’Esprit Saint), l’Eglise, à