Evolution de la poésie au xix et xxème siècle
I. Les mouvements marquants
1) Le XIXème : du romantisme au symbolisme
« Esclave, il sent un cœur né pour la liberté » Lamartine, Méditations poétiques
• Le Romantisme
C’est dans la poésie personnelle que la génération des années 1820-1850, marquée par l’écroulement des espoirs nés avec la Révolution, va trouver son domaine d’élection. Le malaise profond ressentit par ces écrivains s’exprime sous des formes diverses, exaltation enthousiaste ou repli douloureux sur soi, alternance de pessimisme et d’espoir. Dans tous le cas, la primauté accordée au Moi et à son analyse, prend la forme d’un lyrisme de la passion ou de la plainte. Réagissant contre le rationalisme du siècle des Lumières, l’époque romantique affirme la valeur de l’imagination et de la sensibilité. L’émotion est considérée comme l’élément essentiel de la vie. La rêverie, souvent associée à la mélancolie par l’abandon qu’elle implique, devient le mode d’expression habituelle du sentiment d’insatisfaction et d’inadaptation des romantiques.
Le « culte du moi » est l’expression usitée pour désigner l’attention extrême portée par les écrivains romantiques aux soubresauts de leur intériorité. Il ne faut cependant pas y voir la définition d’un simple narcissisme égotique. Par leur poésie et leur capacité d’observation et d’expression des sentiments, les poètes sont les porte-paroles des hommes parce qu’ils savent trouver les mots qui pourront traduire avec exactitude le caractère individuel de chaque expérience, qui est avant tout expérience humaine, et donc commune. Les vérités profondes auxquels seuls le poète accède, il veut les partager avec « le peuple ». Parce qu’il est en quelque sorte « un voyant » et « un prophète », ou encore « un génie », il a une fonction sociale et