Bruxelles avait réformé en février 2002 les règles définissant les plafonds d'aides publiques aux grands projets d'investissement (ceux dépassant 50 millions d'euros), afin de freiner la course aux subventions auxquelles se livrent parfois les régions. C’est début novembre, que la commission européenne a décidé de prolonger jusqu'en 2006 au moins le régime d'aides publiques applicables à certains secteurs comme celui de l'automobile. Dans ce cadre, la Commission devait, d'ici à fin décembre 2003, établir une liste de secteurs souffrant de problèmes structurels comme des surcapacités de production, auxquels seraient interdite toute aide. Dans l'attente de la mise en place de cette liste, les fibres synthétiques et les véhicules automobiles avaient été soumis à des règles transitoires destinées à « maintenir l'approche stricte des règles sectorielles en vigueur». On peut s’intéresser de plus près au secteur automobile qui, inventée depuis plus d’un siècle, est l’aboutissement de centaines d’années de recherche et va devenir en quelques années le produit le plus vendu et le plus générateur de richesses du vingtième siècle. Ce secteur est donc un cas intéressant dans la manière dont évolue ce produit techniquement et aussi dans la façon dont s’opère la combinaison des facteurs de production tout au long du siècle. On peut, en effet, constater qu’au cours de ces dernières années, le secteur de l’automobile a été très dynamique et, dans l’ensemble du monde, la demande de véhicules automobiles des consommateurs a été soutenue. La production, les échanges et les investissements ont régulièrement progressé, mais selon des formes très différentes selon les régions, le secteur automobile ne se développant pas de façon homogène dans l’ensemble du monde.
On peut donc se demander en quoi l’industrie du secteur automobile est-elle le reflet des mutations du processus de production dans le monde et plus précisément comment l’évolution des