Exclusion sociale
Noël BALLESTRA
L’insertion est-elle la réponse à l’exclusion ?
1. bref historique : On se réfère, pour parler d’exclusion, à la crise des années 75, au rapport SCHWARTZ de 81, au dispositif RMI (lois de 88 et 92), aux politiques de la ville à partir des années 80, mais aussi à la loi contre l’exclusion, à la loi BESSON, aux sans abris et « nouveaux pauvres »; plus récemment, à la SRU de 2000, au droit au « logement opposable ». D’une manière générale, l’apparition de ce terme coïncide, avec celles des « nouveaux pauvres », de la précarité…d’institutions telles que, notamment, les Missions Locales et les CHRS, participant à des dispositifs centrés sur l’accompagnement social. Pourtant, la question de la pauvreté ne se posait alors qu’en terme de lutte des classes ou de charité (voir les luttes sociales, Emmaüs et l’ Abbé PIERRE,…). C’est la massification et la visibilité des exclus, ainsi que les problèmes liés à des « quartiers de la relégation » qui vont alimenter cette nouvelle approche de la question sociale. En effet, la question sociale n’est rien d’autre, si j’ose dire, que celle du « vivre ensemble » et de « faire société » ; celle aussi de la Justice Sociale (les mêmes droits pour tous) mais aussi celle de la répartition (de plus en plus inégale) des richesses. Cela nous renvoie, nous éducateurs, aux questions d’éthique et de sens du travail social (SAUL KARSZ, Pierre NEGRE, Brigitte BOUQUET, Edgar MORIN…).
2. Approche conceptuelle : Pour Monique SASSIER « les mots qui excluent sont d’abord des mots qui enferment ». -l’insertion c’est, littéralement, le fait d’emboîter, de mettre à l’intérieur de… qualifiée de « durable », elle serait la réponse à l’exclusion sociale. Michel AUTES parle de ses dimensions cognitives (représentations sociales) et d’action. Elle permettrait une intégration (sociale, forcément) qui renvoie, elle, à une idée de norme, de normalisation, de « mise en projet ». L’insertion fait écho à des