Explication de texte la guerre de troie n’aura pas lieu giraudoux acte ii, scène 5 « discours aux morts »
« La guerre de Troie n’aura pas lieu » affirme Andromaque lorsque le rideau se lève sur la pièce qui porte le même nom. Matérialisant la lutte des personnages contre le destin, cette «forme accélérée du temps », Giraudoux anéantit une à une les vaines tentatives humaines. Hector, de retour de guerre, cherche à préserver à tout prix son peuple et son enfant à naître d’un conflit que l’enlèvement d’Hélène rend inévitable. A la demande du roi Priam, «le général victorieux doit rendre hommage aux morts ». Le dramaturge avait d’abord confié ce rôle au choeur, témoin impuissant du drame, qui jouait bien souvent le rôle de pleureur et accentuait par sa seule présence le pathétique de la scène. En confiant cette tâche à Hector,
Giraudoux dénonce l’hypocrisie sentencieuse du genre codifié de l’oraison funèbre pour privilégier le contact intime d’un général avec ses soldats. Ce discours est constitué de deux parties principales interrompues par des dialogues. Plus qu’une parodie de l’éloge aux défunts, il s’articule autour d’une dénonciation efficace de la guerre.
Fidèle à la rhétorique classique, le discours aux morts d’Hector respecte le genre codifié de l’oraison funèbre et se découpe en quatre parties : l’exorde, la narration, la confirmation et la péroraison. Giraudoux, avec la fantaisie qui le caractérise, prend cependant de nombreuses libertés en interrompant ce discours officiel, de manière à lui donner une coloration parodique. La didascalie initiale place Hector «au pied des portes » dans la position symbolique de l’orateur, général de troupes, chargé, bien à contre coeur, de faire l’éloge des soldats disparus. Hector, chef militaire, est le mieux placé pour ce discours.
L’éloge prend un ton plus familier et plus intime tout en proposant une virulente dénonciation de la guerre.
L’exorde débute par une