Ici, il y a deux concepts moteurs, qui s'opposent : l'instruction et l'apprentissage.Pourquoi s'opposent-ils ? L'instruction, dans le langage courant, est proche de l'éducation. On pourrait dire qu'il s'agit d'une éducation en pratique. Ici, Alain la définit comme quelque chose d'universel, qui vise à l'édification d'un homme complet. Si l'on choisit d'enseigner des tâches spécifiques ou des domaines spécifiques, en se restreignant à tel ou tel domaine, cela devient un apprentissage : on n'apprend que tel rayon, telle discipline, tout comme on apprendrait tel métier manuel pour l'exercer soi-même.Un apprenti, c'est en général un futur artisan. Par exemple un apprenti plombier ou serrurier. (Essaye toujours de définir le concept à l'aide d'exemples concrets, donne-lui corps.) Alors qu'un individu qu'on désigne comme "instruit" est plutôt un érudit, une personne cultivée.Ce que la dernière phrase dit clairement, par l'usage du mot "universel", c'est que l'instruction doit viser l'universalité, la complétude. Pour cela elle doit être plurielle. Et par cela elle réalise en acte l'universalité en puissance des hommes : par cela elle donne à tout homme instruit les moyens de juger, de porter lui-même un jugement, donc de penser par lui-même.Le terme "universel" apparaît deux fois dans le texte. Cela montre d'emblée qu'il est important.Cette universalité, que l'instruction doit viser, suppose une exigence : faire apprendre toutes les disciplines, indépendamment du goût de chacun. Il ne s'agit pas de prendre en compte la spécificité de chaque élève ou enfant mais de le mettre dans un moule, car c'est là le seul moyen de développer l'universalité en puissance de l'homme, en la traduisant en acte, c'est-à-dire en faisant travailler l'enfant dans tous les secteurs.Note que tu peux également mettre en relief la pensée d'un auteur en la replaçant dans la perspective historique d'où elle est issue.Alain est lui-même professeur à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Il