Explication de l'essai sur le libre arbitre erasme
Il faut replacer l’ouvrage dans son contexte, celui de la montée en puissance des idées réformées et des déchirements du christianisme européen. Il s’agit d’une œuvre de commande rédigée à la demande d’Henri VIII pour contrecarrer Luther ; il s’attirera d’ailleurs une réplique virulente de la part de ce dernier. Publié en vers,, l’essai d’ Érasme est une diatribe, terme qui désignait un débat ou une discussion sur un point d’interprétation. Il est bien sûr rédigé en latin. Il s’agit pour son auteur d’établir l’épreuve de la liberté et de la responsabilité de l’homme, contrairement à Luther qui nie toute liberté en raison du péché originel. Pour ce dernier, l’homme ne peut rien sans le concours de la grâce divine.
Aux yeux de l’humanisme érasmien, optimiste sur la nature humaine, l’homme a été doté par Dieu du libre arbitre, faculté de se déterminer librement pour le bien ou pour le mal d’où la récurrence du terme « choisir ». Le péché originel n’est pas rejeté, mais il est interprété autrement. C’est parce que l’homme hérite du péché originel qu’il est faillible et ne veut ni ne choisit donc à chaque fois le bien. La démarche du passage est cumulative, il n’y a pas réelle progression mais énumération d’exemples tirés de la Bible. Il s’agit de marteler une thèse. Le « donc » de la ligne une, fait le lien avec ce qui précède et effectue un rappel à travers la citation. « De la même manière », ligne trois, introduit une nouvelle citation. Erasme en tire aussitôt les conséquences : « donc » (ligne 7), « et il montre » (l.8). Le deuxième paragraphe s’ouvre sur « dans le même sens » (l.11), qui vient ajouter une nouvelle preuve. Une interrogation oratoire (11 et 12) vient souligner l’évidence de la liberté ; elle est suivie d’un raisonnement par l’absurde. La structure additive du raisonnement est bien marquée, (l.16), par la formule « le Deutéronome ajoute ». S’ensuit une longue et explicite citation. Le dernier paragraphe introduit un