Explication : Jean Genet, Les Bonnes, 1947, scène d’exposition.
Dans Les Bonnes, Genet dénonce la condition des domestiques et défend les opprimés. Il démontre que les rapports entre les maîtres et les valets sont des rapports de dominant/dominé, de violence et d’humiliation.
Les bonnes se trouvent réduites à leur condition sociale et perdent leur identité propre, sombrant dans le tragique. Dans ce début, les deux domestiques, Claire et Solange, qui sont également sœurs, jouent une pièce
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Par la brume de vos marécages ? phrase interrogative = remise en cause. Humiliation contenue dans proposition complétive : lien entre le bien-être de la maîtresse et la salive de la domestique, métaphore du complément d’agent « voile de la salive qui enveloppe le pied » ôte l’intermédiaire, le soulier → image de lécher les pieds.
Nouveau complément d’agent : 2e métaphore qui est une reprise de celle du verbe « croupir »→ saleté
SOLANGE, à genoux et très humble. - Je désire que Madame soit belle. Didascalie : attitude de soumission.
Répond pour la première fois : ne revient sur aucune des humiliations. Un seul désir : la beauté de …afficher plus de contenu…

Le lecteur va comprendre cette mise en abyme grâce au décalage entre les noms et les apostrophes, le spectateur grâce au passage du tutoiement au vouvoiement. Ce jeu de rôle va permettre de montrer l’opposition entre deux mondes, celui des maîtres et celui des domestiques, et un rapport particulièrement violent : l’image d’une maîtresse à la fois dominante et humiliante face à une domestique totalement soumise. Cette tragédie est une pièce grinçante qui révèle de façon agressive l’injustice des rapports dominants-dominés. Les bonnes sombrent dans l’autodestruction, du moins l’une d’elle et la pièce se termine mal. Le jeu n’en est plus un. Le théâtre devient alors