Expose PerspectivesDollar
Le dollar n’est certes plus tout à fait ce qu’il était mais il ne faudrait pas pour autant l’enterrer trop vite pour une simple et bonne raison, il n’est pas [encore] mort. Cette phrase pourrait résumer la situation actuelle dans laquelle, malgré les crises, les faiblesses et les concurrences, le dollar conserve la place de premier ordre qu’il occupe sans partage dans l’économie mondiale depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Selon la phrase d’un responsable américain [J.Connally], le dollar est la monnaie des États-Unis mais le problème du monde entier. Une telle affirmation était loin d’être fausse tant le dollar occupait alors une place unique et conserve sa véracité à l’heure actuelle. À la différence du système de l’étalon or qui permettait la convertibilité directe des monnaies en or, le régime de Bretton Woods accorde une place particulière au dollar qui devient institutionnellement la devise de référence pour l’économie internationale. Il l’était néanmoins déjà dans les faits, partageant l’hégémonie avec la Livre sterling depuis la fin du premier conflit mondial puis supplantant celle-ci. Si le système mis en place à Bretton Woods s’est arrêté au tournant des années 1970, d’abord de fait avec la non convertibilité du dollar en or puis sur un plan plus formel avec les accords de Jamaïque, le dollar a conservé son hégémonie bien qu’il ne soit plus associé à l’or. Monnaie des États-Unis, le dollar est lié à la première puissance économique mondiale, c’est-à-dire au poids particulièrement conséquent qu’elle occupe dans les domaines économique et politique mais il s’agit aussi – et surtout - de la principale devise utilisée pour les transactions internationales entre pays dont ce n’est pas la monnaie nationale. Pour ne citer ici qu’un seul exemple, le pétrole s’achète le plus souvent en dollar et cette monnaie conserve une place à part entière avec tous les honneurs qui y sont liés, autant dire un « privilège