Exposé
Aujourd’hui, après tant d’années, le site Internet du journal Le Monde nous apprend que les tensions entre policiers et jeunes des quartiers inquiètent le gouvernement. Outre le fait qu’il était temps qu’on s’en inquiète, il s’agit d’un article intéressant à plus d’un titre en ce sens qu’il donne des chiffres et deux tendances : celle de l’intensité de la violence contre les forces de l’ordre dans dans les quartiers, en France, qui est en hausse et celle de la réponse des institutions, qui, elle, est tout à fait stable.
En effet, en 2008 furent décomptées 26177 attaques contre les gendarmes, policiers et élus, soit une hausse de 12% par rapport à 2005 et ses trois semaines d’émeutes, un chiffre énorme dont il sera difficile de minimiser la portée. En effet, soit ces 26177 attaques sont très dispersées et réparties de façon homogène sur le territoire auquel cas, cela signifie qu’en France, les dépositaires de l’autorité se font taper dessus à peu près partout de façon occasionnelle ou bien -et ce serait tout à la fois plus vraisemblable et pas moins grave, que ces attaques sont concentrées dans un nombre restreint et récurrent de lieux où elles sont permanentes.
Faisons parler les chiffres : il y a 751 Zones Urbaines Sensibles (ZUS), en France. Une ZUS est, dans la novlangue policée des institutions, une zone caractérisée par des handicaps géographiques, économiques ou sociaux, par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradé et par un déséquilibre accentué entre l’habitat et l’emploi. En conséquence, ces zones bénéficient de politiques renforcées et différenciées de développement (source).
Traduction : les ZUS sont des quartiers pourris à fort taux