extrait bel-ami

554 mots 3 pages
Extrait 2 | Première partie - chapitre 5
Les huîtres d’Ostende furent apportées, mignonnes et grasses, semblables à de petites oreilles enfermées en des coquilles, et fondant entre le palais et la langue ainsi que des bonbons salés,
Puis, après le potage, on servit une truite rose comme de la chair de jeune fille ; et les convives commencèrent à causer.
On parla d’abord d’un cancan qui courait les rues, l’histoire d’une femme du monde surprise, par un ami de son mari, soupant avec un prince étranger en cabinet particulier.
Forestier riait beaucoup de l’aventure ; les deux femmes déclaraient que le bavard indiscret n’était qu’un goujat et qu’un lâche.
Duroy fut de leur avis et proclama bien haut qu’un homme a le devoir d’apporter en ces sortes d’affaires, qu’il soit acteur, confident ou simple témoin, un silence de tombeau. Il ajouta : « Comme la vie serait pleine de choses charmantes si nous pouvions compter sur la discrétion absolue les uns des autres. Ce qui arrête souvent, bien souvent, presque toujours les femmes, c’est la peur du secret dévoilé. »
Puis il ajouta, souriant : « Voyons, n’est-ce pas vrai ? Combien y en a-t-il qui s’abandonneraient à un rapide désir, au caprice brusque et violent d’une heure, à une fantaisie d’amour, si elles ne craignaient de payer par un scandale irrémédiable et par des larmes douloureuses un court et léger bonheur ! »
Il parlait avec une conviction contagieuse, comme s’il avait plaidé une cause, sa cause, comme s’il eût dit : « Ce n’est pas avec moi qu’on aurait à craindre de pareils dangers.
Essayez pour voir. »
Elles le contemplaient toutes les deux, l’approuvant du regard, trouvant qu’il parlait bien et juste, confessant par leur silence ami que leur morale inflexible de Parisiennes n’aurait pas tenu longtemps devant la certitude du secret.
Et Forestier, presque couché sur le canapé, une jambe repliée sous lui, la serviette glissée dans son gilet pour ne point maculer son habit, déclara tout à coup,

en relation

  • Chapitre 1 - une rencontre. - aldénia, nos dieux -
    893 mots | 4 pages
  • chapitre surplus Obomsawin
    640 mots | 3 pages
  • Dm allégorie de la caverne philosophie terminal
    853 mots | 4 pages
  • Etre pompier un metier dangereux
    335 mots | 2 pages
  • histoire d'un meurtre
    745 mots | 3 pages
  • Commision des relations du travail
    2695 mots | 11 pages
  • Freud contre descartes
    287 mots | 2 pages
  • LES OBSERVATIONS
    1532 mots | 7 pages
  • rapport de stage atlanta
    1404 mots | 6 pages
  • Britaannicus acte 4
    3299 mots | 14 pages
  • Pour en finir avec la dépendance affective
    1577 mots | 7 pages
  • juju
    393 mots | 2 pages
  • Britannicus acte ii scène 2
    15396 mots | 62 pages
  • Prétendre distinguer l'homme de l'animal est ce légitime ?
    2338 mots | 10 pages
  • Analyse: livre 1 des confessions de rousseau
    664 mots | 3 pages