COMMENTAIRE LITTERAIRE
D’UN EXTRAIT DU COLONEL CHABERT (1832)
D’HONORE DE BALZAC

Depuis toujours, les auteurs insistent sur quelque chose de particulier dans leurs œuvres. Ils veulent notamment écrire de façons à nous faire ressentir des sentiments de haine, de compassion, de sympathie, de dégoût, de pitié… C’est ce dont il est question dans cet extrait du Colonel Chabert d’Honoré de Balzac. Situé à la fin de l’oeuvre au dernier chapitre six mois après avoir que Chabert ait tout abandonné, il décrit l’antichambre du Greffe, là ou se trouve Chabert après avoir renoncé à son nom et donc sa vie. Il est intéressant de remarquer que cette pièce est un symbole du malheur du Colonel qui a vécu de nombreux obstacles sans arrêt depuis plus de cinq ans. Après avoir rendue compte de la partie péjorative et théatrale du texte, on verra le message politique caché du texte.

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Une antichambre est un vestibule, une pièce d’entrée. C’est de celle du Greffe du palais de justice de Paris dont il est question dans la scène décrite. Ce lieu est obscur et puant (l.5), il est également comparé à un « égout par lequel passent tant d’infortunes » (l.10). Les adjectifs « obscure » (l.5); « puante » (l.5) et « jaunâtres » (l.18) donnent une connotation péjorative à l’ensemble du texte. Ils laissent une impression de ténèbres renforcé par le champs lexical du malheur : « malheureux » (l.7); « misères sociales » (l.8); « honte » (l.9); « quelque crime en germe » (l.11-12); « désespéré » (l.13); « guillotine » (l.16); « pistolet » (l.16); « suicide » (l.16) et « suicides » (l.20). Celui de la culpabilité y est présent également: « quelque crime » (l.11); « légère flétrissure » (l.13); « sa première faute » (l.14) sont des termes utilisés avec une sorte d’atténuation dans le texte. Le narrateur veut nous montrer que ces hommes ne sont pas coupables en tant que tel mais plutôt victimes de la société. L’antichambre n’est pas seulement comparée à un égout