Le caractère bicéphale de l'exécutif sous la Vème République

« Certes on ne saurait accepter qu'une dyarchie existât au sommet. Mais justement, il n'en est rien ». Cette déclaration du Général de Gaulle en conférence de presse le 31 janvier 1964 marque sa profonde volonté d'un chef de l'Etat fort. En effet le général de Gaulle est favorable à un pouvoir exécutif fort mais plus particulièrement à un Président de la République fort avec des pouvoirs effectifs c'est pourquoi il se montre hostile à un pouvoir exécutif dyarchique, c'est-à-dire un pouvoir exécutif qui est confié conjointement à deux titulaires qui ont tous les deux un pouvoir de direction de l'exécutif. Un exécutif dyarchique s'oppose à un exécutif bicéphale dans le régime parlementaire. L'exécutif bicéphale quant à lui est composé de deux organes distinct (deux têtes) mais il y a une prépondérance de l'une de ces deux têtes qui dans le régime parlementaire dualiste est le gouvernement. La IIIème République a tout d'abord été une régime marqué par un pouvoir exécutif dyarchique composé du président de la République et d'un cabinet ayant tous les deux des pouvoirs effectifs or le régime à évoluer vers un régime parlementaire moniste avec l'effacement du chef de l'Etat suite à la crise du 16 mai 1877, ainsi l'exécutif est plutôt devenu bicéphale avec cette prééminence du cabinet ministériel au sein de l'exécutif. Sous la IV République le chef de l'Etat a été dépourvu de tous ses pouvoirs, il est un « inaugurateur des chrysanthèmes » tandis que le président du Conseil est quant à lui investit de toutes les prérogatives anciennement présidentielles. Ainsi sous la IIIème et IVème Républiques l'exécutif a été bicéphale de fait ou que cela soit inscrit dans la constitution. Or sous la Vème République contrairement aux deux républiques précédentes un chef de l'Etat fort est instauré, ainsi les relations au sein de l'exécutif ne peuvent plus être les même au vu du rôle effectif du président de la République,