Fables la fontaine
Dans ses Fables, la Fontaine prend le temps de nous raconter une histoire avant d’asséner une morale. Si c’est cette dernière qu’il faut retenir, le processus ne fonctionne que grâce à ce détour par la fable, récit imaginaire mettant souvent en scène des animaux et qui illustre la morale. Dans la dédicace au dauphin Louis, LF présente le genre comme une histoire « mensongère » qui « contient des vérités qui servent de leçons ». Dans le « Pouvoir des fables » (VIII, 4) LF montre à quel point les histoires fascinent les hommes et combien elles sont utiles pour faire passer un message (qu’il soit politique, diplomatique ou autre) Rem : voir la mise en abyme dans cette fable :
| Fable 1 | Fable 2 | Emetteur | La Fontaine | Orateur d’Athènes | Destinataire | Paul Barillon | Peuple d’Athènes | Contenu | Histoire de cet orateur d’Athènes qui ne peut se faire entendre de son peuple qu’en lui contant une histoire | Cérès, l’anguille et l’hirondelle à propos de la traversée d’un fleuve (histoire inachevée) | But | Le convaincre de l’utilité de l’éloquence et par extension des histoires pour faire passer un message | Réveiller le peuple en attirant son attention |
A noter que les conclusions de LF et de l’orateur qu’il met en scène dans sa fable divergent : si l’orateur s’offusque de ce que le peuple ne parvienne à prêter attention qu’aux contes qui lui sont narrés, LF en revanche avoue qu’il aime ces histoires ( « Nous sommes tous d’Athène[4] en ce point »)et estime qu’il est naturel d’y prêter plus attention (difficile de soutenir une autre opinion lorsque vous êtes vous-même fabuliste !)
Parfois, les histoires permettent à une majorité d’accéder à des réalités plus difficiles que celles-ci soient inaccessibles (supérieures, métaphysiques) ou simplement complexes. C’est le cas des paraboles utilisées dans la Bible pour transmettre un