Facteurs de crise permanents du monde arabo-musulman
L’usage d’une dénomination telle que « monde arabo-musulman » pour désigner une région aussi troublée révèle d’emblée l’importance significative des facteurs humains. En effet aux problèmes ethnographiques et démographiques se mêlent les conflits d’ordre religieux. L’histoire de la péninsule arabique se compose essentiellement d’invasions et de dominations issues de civilisations aussi diverses que les Turcs ou les Francs. On observe dès lors aujourd’hui un grand brassage de tribus très distinctes (de part leurs modes de vie comme leurs références culturelles et religieuses), phénomène accentué par les migrations interétatiques voire d’origine plus lointaine. Cette région se caractérise de fait par son immense pouvoir d’attraction qu’elle tire de la richesse de son sous-sol en ressources pétrolières, comme de son statut de berceau d’une religion naissante, vivace et en pleine expansion : l’Islam. Dès lors les couches sociales les plus défavorisées des pays environnants y trouvent un travail, les Occidentaux ne perdent pas un instant de vue leurs intérêts économiques liés à l’exploitation pétrolière, tandis que les Musulmans du monde entier gardent le regard tourné vers la Mecque, haut lieu de pèlerinage. L’Islam est présent partout, influant les mentalités mais aussi la vie politique : il définit un cadre de vie individuelle, familiale et sociétale (étatique et juridique) très strict, alimentant le grand rêve de l’Ouma et prônant la lutte mondialisée contre les Infidèles. Toutefois les régimes autoritaires nationaux sont pour le moment plus préoccupés par des questions d’ordre sécuritaire d’où une sorte de course aux armements (qui n’est cependant pas associée à une formation des armées à leur utilisation autonome). En conséquence, les dirigeants semblent perdre de leur influence au profit de groupes extrémistes voire terroristes (l’Islam se déclinant en diverses tendances plus ou moins rigoristes). Mais