Facteurs géopolitiques pétrole
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En 1971 - conséquence, du moins en partie, des énormes dépenses engagées par les États-Unis pour la guerre du Vietnam - le dollar fut dévalué; le pétrole étant payé en dollar, cela réduisit beaucoup les revenus des États pétroliers. L'OPEP obtint un relèvement des cours du baril et décida que ses membres ne se contenteraient plus seulement de la moitié des bénéfices. En octobre 1973, après le déclenchement par les États arabes de la guerre dite du « Kippour » qui mit Israël en danger, l'OPEP décida non seulement l'embargo du pétrole vers les pays occidentaux, mais surtout, par diverses mesures, le quadruplement des prix du pétrole. L'un des premiers à décider cela fut le Shah d'Iran, qui n'était pourtant pas adversaire d'Israël, mais son fournisseur privilégié en pétrole (par le golfe d'Akaba). Ce fut ce qu'on appela le premier « choc pétrolier ». Les États-Unis ne s'y opposèrent pas, sans doute parce que la marge bénéficiaire des grandes compagnies ne se trouvait pas réduite. En revanche, les pays de l'Europe occidentale furent obligés de prendre de sérieuses mesures pour réduire leurs consommations d'énergie et la France, en particulier, accéléra fortement son programme de construction de centrales nucléaires. Ces mesures entraînèrent au bout de quelques années une baisse progressive des prix du pétrole. Après leur grand succès de 1973, les pays de l'OPEP s'acheminèrent vers une nationalisation progressive de leur pétrole. Déjà, en 1972, l'Irak avait décidé la nationalisation de l'Irak Petroleum. On avait pu penser alors qu'il ne s'agissait là que d'une conséquence de la surenchère des différents partis révolutionnaires qui s'étaient disputé le pouvoir depuis la révolution antimonarchique de 1958 à Bagdad. Mais l'Arabie saoudite et le Koweït, qui étaient pourtant des monarchies, procédèrent aussi à la nationalisation progressive de leur pétrole : 60 % en 1974 et 100 % en 1976. Le Venezuela les imita la même année. La nationalisation de l'ARAMCO, loin de