Faire confiance est ce une force ?
La dangerosité de l’acte de confiance ne pourrait-elle pas être amoindrie par un critère : le sentiment de confiance ? Le risque d’être déçu ou blessé lorsque nous faisons confiance ne pourrait-il pas être affaibli par le sentiment d’être en sécurité dans un futur ou l’autre est engagé ?
La dangerosité de l’acte de confiance porte avant tout sur le plan identitaire. Être trahi par la personne en qui nous avons fais confiance peut avoir des répercutions sur notre image personnelle. Nous ne sommes pas la cause de cette infidélité et pourtant c’est bien nous qui sommes source de conflit.
Un grand chef étoilé ayant plusieurs restaurants dans le monde ne peut pas être chaque soir présent dans chacun de ses restaurants. Il va de soit qu’il se doit de faire confiance à ses cuisiniers, qui deviennent alors des extensions de lui-même, pour la réalisation de ses plats. Si alors un de ses cuisiniers échoue, c’est l’image du chef qui va être endommagée publiquement et non celle de son cuisinier.
Ainsi, nous pouvons, en faisant confiance, endommager notre propre image sans être pourtant responsable d’une trahison. Réciproquement, en nous engageant et sans respecter cet engagement, nous pouvons, en plus de trahir la personne à qui nous avons promis, dégrader son image et sa propre confiance envers l’attente que l’on nous porte. La dangerosité de l’acte de confiance se révèle donc être en premier lieu sur un plan identitaire. Notre propre confiance, notre propre image, notre propre identité peut être dégradée suite aux agissements d’un autre avec qui nous nous sommes engagés.
Face à cette dangerosité qui réside dans l’acte de confiance on peut trouver une protection : le sentiment de confiance. Celui-ci réside dans le confort, le sentiment d’être en sécurité. Ce sentiment de confiance né d’une régularité du plaisir et de son intensité, ce sont les indices de la bienveillance. Imaginer que l’on connait autrui provoque ce