Voyez bien le paradoxe du sujet: comment poser une telle question si devenir soi c'est devenir ce qu'on est. Mais, par exemple la liberté est-elle un donnée ou une conquête? Si la liberté est donné comme possibilité il est évident qu'en réalisant cette possibilité on deviendra soi même. Comme conscience, comme existence, l'homme est capable de choisir des fins, d'avoir des projets: en ce sens être c'est se faire. On comprend alors qu'on puisse devenir soi même en réalisant ce que l'on veut devenir. Ce n'est possible que parce que chez l'homme l'existence précède l'essence, ce qui signifie que du point de vue humain il n'a pas d'abord une nature humaine (=une essence) mais qu'il est d'abord une existence, une possibilité de se construire par des projets, et donc de devenir soi même en réalisant ce qu'il veut être. Il se distinguer par là d'une chose QUI A UNE ESSENCE et qui est déterminée par cette essence. L'enjeu de votre sujet c'est donc la liberté
== Pour la compréhension du sujet, vers le problème:

D'une part, être c'est se faire, d'autre part être soi-même semble signifier être constant dans ses choix.
Mais celui qui se fait se fait toujours autrement que ce qu'il était: à quoi celui qui est soi-même peut-il donc devoir la constance, la fidélité: s'il est fidèle à ce qu'il était, il ne suit pas le mouvement de l'existence et il est fidèle à ce qu'il n'est plus.

Être soi-même ne serait-ce pas être fidèle à la sincérité, au mouvement constitutif de soi par soi, être vivant, vivre une vie pleinement humaine?

Voyez le problème, si l'existence est devenir, liberté, choix, si être c'est se faire, comment devenir ce qu'on est?

La solution est peut-être que l'homme est l'être qui n'a pas de nature: l'existence est liberté, désir, puissance d'altérité: l'homme se fait en se faisant.
Pour l'homme être c'est se faire.

On vous demande le sens devenir soi-même: à quelle condition; ce n'est pas un discours contradictoire.

Et si être soi-même