Faits derangeant de la piraterie
Sam Bateman
La protection du trafic maritime et des voies de communication maritimes est un enjeu primordial pour la plupart des pays. L’essentiel du commerce international transitant par voie maritime, l’activité maritime commerciale a progressé plus vite que l’économie mondiale1. La sécurité énergétique étant une préoccupation croissante, en particulier des puissances asiatiques, la protection des voies de communications maritimes est l’objet d’une attention particulière. Si les pays européens se soucient depuis longtemps de la protection des voies maritimes, les puissances asiatiques émergentes ne s’y intéressent que depuis plus récemment. La Chine, l’Inde et le Japon s’inquiètent de la sécurité des voies de navigation qui traversent les points de passage « obligés » que sont les détroits de l’Asie du Sud-Est. La protection des voies de communication maritimes est l’une des causes principales de l’expansion des forces navales en Asie et de la progression de leurs budgets. Cet argument peut justifier sur un plan politique l’augmentation des forces navales lorsque les motivations réelles sont la crainte de menaces militaires d’autres pays, une concurrence réelle entre les puissances émergentes et une utilisation mahanienne des forces navales pour véhiculer l’influence et la puissance nationales2. Les risques de piraterie et de vols à main armée qui pèsent sur les navires illustrent la nécessité de protéger les voies de communication maritimes. Ce besoin est devenu très clair vers 2004 après une multiplication des attaques perpétrées dans les détroits de Malacca et de Singapour ; la pression internationale a alors obligé les pays riverains à renforcer la sûreté et la sécurité de cette zone. La situation s’étant améliorée en Asie du Sud-Est, l’attention internationale s’est focalisée sur les eaux au large de la corne de l’Afrique où les pirates somaliens ont multiplié leurs attaques. Dans le même temps, en Asie