Familles defavorisées
Introduction.
Mais qui sont ces familles défavorisées, celles que la loi propose d'amener « [1]vers une plus grande responsabilisation »? Celles appelées « démissionnaires » caractérisées selon la loi par un désintérêt face à la délinquance de leur enfant. Il est intéressant de se poser des questions sur un tel engouement à penser que la délinquance des jeunes est imputable à ce type de familles. Cette vision réductrice est pourtant répandue au sein de la classe moyenne et supérieure comme la classe politique, les acteurs institutionnels et les médias. Ces acteurs institutionnels ignorent ce que peut être la vie d'une famille ouvrière vivant parfois au seuil de la pauvreté, avec la peau foncée et dans une cité stigmatisée . Pascale Jamoulle assistante sociale, docteur en anthropologie à l'UCL, a cherché à recomposer la réalité quotidienne de ces familles défavorisées sous la pression des crises qu'elles vivent.
Les familles confrontées à des conduites de délinquance de leurs enfants sont ravagées par la douleur et la solitude. Elles se sentent exilées de leurs repères construit au fil du temps, leur système de référence est éclaté par cette suite d'évènements douloureux. Ces familles vivent constamment dans la peur car tout peut basculer. Ce qui semble encore plus difficile c'est le regard disqualifiant que pose la société à leur égard ainsi que le fossé creusé entre « ceux qui ont vécu ça » et « ceux qui n'ont pas vécu ça ne peuvent pas comprendre »[2] C'est à partir d'un travail de terrain de deux années que cet auteur va tenter de démontrer aux pratiques et politiques d'aide comment s'adapter aux valeurs et styles de vie de ces familles afin de les aider à prendre confiance dans cet échange social.
1) Troubles de socialisation du jeune: condition de vie locale.
Les positions que prennent la famille au sujet de « l'économie clandestine » appelée aussi «business» organisent les représentations et les