Un conflit entre Bérenger et Jean se déroule lors de l’invasion des rhinocéros D’un point de vue conventionelle, Bérenger se rend chez Jean pour se réconcilier avec lui : ils viennent de se disputer au sujet des rhinocéros d’Asie et d’Afrique. On attend donc une scène de réconciliation et de pardon. Nous constatons de même un détournement dès le début, il y a une différence entre le ton ‘’superieur’’ (" je vous en prie ", " mon cher Jean ") de Bérenger, ses appels répétés à la réflexion (" penser ", " comprendre ", " savoir ", " réfléchir ") et le comportement ‘’violant ‘’ de Jean, qui impose ses idées avec un abus de ‘’grandeur’’. On en constante donc un rapport de forces avec cette lutte entre deux langages, celui de Jean tentant d’écraser celui de Bérenger, le seul personnage encore confiant dans les forces persuasives de la parole.. Les signes de tension sont très vite présents : ponctuation forte, raccourcissement des répliques, interruptions répétées et succession d’impératifs. L’enchaînement des répliques de plus en plus courtes, elles se succèdent rapidement et cet enchaînement a un sens. Au fur et à mesure, les personnages ont de plus en plus de mal à s’entendre car la communication est parasitée par les barrissements tonitruants de Jean. On risque donc le malentendu absolu, d’autant plus que la logique des enchaînements est mise à mal.
Le ‘’rhinocèrisme’’ peut se caractèrisé par les valeurs humaines toutes renversées au profit de valeurs qu’illustre parfaitement le rhinocéros : dureté, puissance, agressivité latente et couleur proche de celle des uniformes militaires... Ce qui prime, c’est l’instinct : on note la répétition de " plaisir " dans les premières répliques, le combat de la nature contre la morale pour établir la loi du plus fort, la lutte de l’animal contre l’homme ("