Farce de Maître Pathelin rédaction
Acte Ι Scène 11
Pathelin : (entrant dans la pièce, triomphant). Comment vas-tu ma petite femme ?
Guillemette : Bien, bien, et toi ? Dis-moi, comment s’est passé le procès ? Tu m’as l’air tout guilleret.
Pathelin : J’ai triomphé ! Ce cas que tu croyais indéfendable, eh bien, moi je l’ai défendu et avec efficacité. Remarque, cela n’a pas été aussi simple que de claquer des doigts. Il a fallu que je trouve une bonne ruse pour arriver à innocenter ce pauvre gardien de moutons, mais j’ai réussi ! Et tu ne sais pas la meilleure ? J’ai remporté l’affaire face à cet incapable de Guillaume. (Il rit).
Guillemette : (riant avec son mari). Je reconnais que tu as été brillant sur cette affaire. Moi aussi, j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer : tu sais … le somptueux bijou que nous avions remarqué lorsque nous étions allés à la foire … je l’ai acheté ! J’étais tellement sûre que tu allais boucler cet affaire que je me suis fait plaisir pendant que tu étais au tribunal. Ah ! J’allais oublier, tu as une dette envers notre voisine qui m’a gentiment prêté 6 écus, cela en valait vraiment la peine ! Si tu voyais ce bijou, il est si beau. Tiens, regarde. (Elle sort un écrin en velours de derrière son dos).
Pathelin : (en aparté, horrifié) Oh là là là là ! Comment vais-je faire pour lui apprendre que je n’ai rien gagné ! J’espère que notre voisine acceptera ce bijou tant aimé par ma femme en échange de ses écus qu’elle ne reverra sans doute jamais.
Guillemette : (feignant de se préoccuper de l’état de Pathelin qui avait pâli d’un seul coup). Tu fais une drôle de tête, ça ne va pas ? Et puis, tu es tout blanc.
Pathelin : Si, si, tout va pour le mieux.
Guillemette : Si tu le dis. Que dirais-tu de s’acheter une oie pour, disons, fêter ta victoire, c’est une bonne idée, non ? Sans oublier que nous devons payer notre dette à la voisine.Pathelin : (hésitant) Euh… Je n’ai pas très faim, je vais plutôt aller me coucher, j’ai eu une journée bien