L'existence est le fait d'exister, de reconnaître le moi dans ses diverses expériences. Le sujet vit et est formé par une multitude d'événements qui le concernent et qui le façonnent. Le sens est la direction, le mouvement qui fait tendre le sujet à un but. Il oriente sa vie dans le but d'atteindre telle ou telle chose. Mais le sens est aussi une signification que le sujet se doit de découvrir. L'utilisation du verbe falloir indique une obligation, qui peut-être soit morale, soit légale. Le sens semble nécessaire à l'homme pour se diriger dans la vie, c'est un impératif. Mais ce sens existe-t-il en soi de manière préétablie, inhérent à toute forme d'existence ? S'il se donne, c'est qu'au contraire, il n'est pas préétabli mais que l'existence la précède et que cette dernière doit se la donner. En quelle mesure l'homme donne-t-il du sens à son existence ? Pourquoi le faut-il ? Faut-il un sens ? Ou plutôt des sens ?
En premier lieu, nous nous demanderons si le sens de l'existence est préétabli ou non, puis nous verrons en quoi ce sens peut-être ou non essentiel à l'homme. Enfin, nous verrons en quelle mesure l'homme se donne-t-il l'impératif d'un sens à son existence.

L'existence est la réalisation de quelque chose. Cela signifie que la chose est et demeure véritablement. Quand je dis je suis, j'affirme mon existence et ma présence immanente. Je suis une partie du monde environnant, extérieur. Cette existence se définit par un vécu et je suis, selon la philosophie empiriste, formé par les expériences. L'existence est donc le résultat d'un assemblage linéaire d'expériences qui façonnent le sujet et qui le font évoluer. Mais si cette existence évolue, c'est qu'elle se dirige vers un lieu, un but. Il paraît essentiel à l'existence qu'elle possède un sens, une direction vers laquelle elle se dirige. Mais ce sens est-il préétabli, c'est-à-dire précède-t-il l'existence, ou alors il en est le fruit ? Si l'on s'accorde à la théologie chrétienne, le sens de la vie est