Faut-il préférer le doute à la certitude ?
Au sens ordinaire le doute est l’état d’esprit provenant d’une absence de certitude. Certitude qu’on peut quant à elle définir comme l’état d’esprit de celui qui est assuré de détenir une vérité. Mais la certitude d’avoir raison est-elle un indice suffisant de vérité ? Ne peut-on pas défendre l’idée que passer d’un état de certitude à un état de doute est forcément une régression ?
Pourtant, il est difficile d’aller à l’encontre de la certitude qui est fondée sur les conclusions d’une démonstration ou sur des évidences admises par un grand nombre de gens. C’est donc une assurance intellectuelle ou morale qui est basée sur la persistance de faits acquis et intégrés dans la conscience d’une majorité. Bon nombre de scientifiques sont à l’origine de certitudes (plus ou moins durables) qui n’ont que pour seul but le progrès. On peut notamment citer Archimède dont les travaux (qui datent de plusieurs siècles avant Jésus-Christ) sont encore reconnus aujourd’hui dans le monde physique ou mathématiques. En effet, 2 200 ans après sa découverte, la fameuse ‘poussée d’Archimède’ est toujours d’actualité et sa conception n’est pas contestée. Cette certitude émise par ce vieux scientifique grec pendant l’antiquité est donc durable.
Même si la certitude tire sa force de la vérité, elle ne se confond pas totalement avec elle. La certitude réside en effet dans la double assurance que l’on détient à la fois la vérité et les critères qui nous garantissent qu’il s’agit bien de la vérité. La certitude est donc étroitement liée à la conscience individuelle puisqu’elle peut être seulement personnelle et partagée par nul autre être que soi, cela n’entrave pas forcément la véracité de la croyance mais la compromet fortement.
Claude Bernard définit la