Le coût de la main-d'œuvre (salaires + charges sociales+ autres dépenses = masse salariale) est au centre des débats économiques actuels. Certains économistes et hommes politiques d'inspiration keynésienne considèrent qu'un coût élevé de la main-d'œuvre est un des facteurs de la croissance, mais d'autres d'inspiration libérale, de plus en plus nombreux, pensent qu'il est nécessaire de diminuer les coûts de la main-d'œuvre pour rétablir le profit, améliorer la compétitivité et encourager les entreprises à embaucher.

1 UN COÛT ÉLEVÉ DE LA MAIN-D'ŒUVRE EST SOUVENT JUGÉ NÉFASTE

Le coût élevé de la main-d'œuvre serait à la source de nombreux dysfonctionnements économiques comme l'inflation, le chômage, les pertes de compétitivité des entreprises, les déséquilibres extérieurs et, plus globalement, il serait la cause principale de la crise économique. Depuis le début des années 80 (en France, depuis 1983), les politiques gouvernementales cherchent donc à le diminuer.

A La hausse du coût de la main-d'œuvre serait un facteur d'inflation

Les entreprises répercutent les hausses de coûts de production sur les prix. Si les coûts de la main-d'œuvre sont élevés, les coûts de production et donc les prix le seront aussi.

Les salaires sont au centre d'un cercle vicieux appelé spirale inflationniste: l'inflation a tendance à s'auto-entretenir, car, face à une hausse des prix, les salariés revendiquent une hausse de leurs salaires de façon à conserver intact leur pouvoir d'achat; cette hausse alourdit les coûts de production des entreprises qui augmentent à nouveau leurs prix, et amènent ainsi les salariés à revendiquer une nouvelle hausse de salaire...

Si le coût de la main-d'œuvre peut être inflationniste par le biais des coûts de production, il l'est aussi par le biais de la demande. Toute hausse des salaires exerce une pression sur la demande et de ce fait sur les prix. Ainsi, les libéraux considèrent que toute politique de relance par la hausse des salaires et