Faut-il s’endetter pour croître ?
Il existe une autre définition de la dette ; la dette au sens de Maastricht. D’après les articles 104C et 209E du traité sur l’Union Européenne, il s’agit d’une dette brute, c’est-à-dire qui ne prend pas en considération les actifs ou les avoirs monétaires détenus par l’Etat. De plus, selon les termes du traité, le déficit des APU doit rester inférieur à 3% du PIB, et la dette dite « notifiée » ne doit pas excéder 60% du PIB. Le traité a prévu un certain nombre de sanctions économiques et financières applicables aux Etats irrespectueux de ces critères.
Cependant, la survenance de difficultés particulièrement graves ces dernières années a conduit à plusieurs reprises les autorités de l’Union Européenne à repousser les échéances d’objectifs de maîtrise des déficits publics et de la dette structurelle des Etats membres, ou à abandonner les poursuites qu’elle avait engagée devant la Cour de Justice de l’Union Européenne.
La dette présente également un autre élément de réflexion qui peut expliquer la dette actuelle : son histoire.
L’historien Jacques le Goff identifie Saint Louis comme l’initiateur de l’endettement en France. C’est sous son règne que la dette publique devient un moyen courant de financement des dépenses du royaume. Phillipe le Bel développera la pratique de la dévaluation monétaire pour affaiblir le poids de la dette. François 1er, quant à lui, créera la première loterie nationale pour financer les dettes. En France, les guerres du XVIIème siècle vont provoquer des déséquilibres budgétaires importants qui vont entraîner la dépendance des monarchies à l’égard de