Fenêtres ouvertes
Il ne faut pas voir uniquement dans ces pages l'image d'Épinal d'une poésie familiale et familière en définitive rassurante. Hugo pratique aussi ici une poésie très impressionniste.
Le monde vient au poète quand il dort. Dans un extrait de L'Art d'être grand-père, paru en 1877, intitulé « Le matin. – En dormant », dans la section « Fenêtres ouvertes », Victor Hugo nous montre comment l'univers rassurant du quotidien envahit sa chambre à Guernesey.
Ce fragment musical et impressionniste est insolite dans l'œuvre du visionnaire. Il repose sur une série d'impressions auditives, mais aussi visuelles, voire olfactives et tactiles. Ces perceptions mettent le monde merveilleux de l'enfance, de la campagne, de la bourgade enfin à la portée du vieil exilé par ailleurs attiré par le port et par le vent du large. Tout Hugo est donc dans ces seize alexandrins à rimes suivies où le poète disloque la syntaxe et le rythme pour restituer la variété de ses