Bougainville
Introduction : En 1771, Bougainville publie Voyage autour du monde, récit du voyage qu’il a effectué entre 1769 et 1770. Devant le succès rencontré par cette publication, le baron de Grimm demande à Diderot d’en rédiger un compte rendu pour La Correspondance littéraire. Le supplément au voyage de Bougainville en est le résultat. Dans cette fiction Diderot met en scène le dialogue de deux voix : A et B autour d’un prétendu supplément au Voyage que Bougainville aurait publié. L’extrait que nous nous proposons d’étudier est situé à l’ouverture du chapitre 2, au moment où Bougainville quitte l’île, un vieillard le prend à partie et l’admoneste sévèrement, procédant ainsi à un virulent réquisitoire contre la colonisation. C’est aussi pour Diderot, l’occasion de nous proposer une réflexion sur les valeurs qui fondent une société meilleure.
I. La virulente harangue du vieillard Le discours du vieillard a un relief particulier car précédé et suivi du silence, car double public (européens, otaitiens) mais il produit des effets différents : otaitiens = peur, européens= honte, culpabilité A. Une prophétie accablante pour les otaitiens 1) Le vieillard annonce aux otaitiens un avenir très sombre, leur asservissement : * anaphore impératif « pleurez »