Fiche de lecture bel ami
C'est surtout dans sa technique de composition que Bel-Ami ressemble à d'autres romans des Rougon-Macquart ; Comme Zola, Maupassant entend dévoiler les dessous d'une classe parisienne très précise, à savoir celle du journalisme. A la différence de Zola, Maupassant n'aura pas besoin de passer des heures entières à accumuler des informations sur le milieu dont il désire nous confier les secrets. On se doute que tout ce que Zola nous dévoile dans Nana n'est pas du vécu... il faut du moins l'espérer. Pourtant les deux écrivains tendent à donner au lecteur l'effet de réel et ils mettent tout en œuvre pour entretenir la vraisemblance de leur récit. Mais Maupassant fait parfois fi de détails insignifiants pour emmener son lecteur directement au coeur de l'action, au coeur de la vie secrète du journalisme parisien au XIXème siècle.
Pour cela, il n'a besoin que de mettre un nom fictif sur un personnage romanesque, sorte de patchwork d'une part de la personnalité de plusieurs de ses contemporains. On peut ainsi trouver des similitudes entre une personne réelle et la figure de M. Walter (le juif que seule la fortune intéresse, directeur du journal La Voix Française), les différents écrivains du journal sont d'ailleurs logés à la même enseigne et chacun trouve un miroir dans la réalité.
Seul Georges Duroy semble bien être un personnage de roman. Diverses personnalités réelles l'ont inspiré pourtant, et son créateur en premier lieu. Mais il garde un pouvoir que seul les personnages fictifs peuvent avoir. Il est parfois si méprisable qu'on a du mal à croire, en tant que lecteur, qu'il puisse avoir un