Ex utero : pour en finir avec le féminisme
Peggy Sastre

I. Introduction : présentation de l’auteur, de l’ouvrage et problématiques

Peggy Sastre est une auteure, traductrice, journaliste scientifique et bloggeuse française, spécialisée en philosophie scientifique (Darwin, Nietzsche) et en sociologie. Elle s’inscrit dans les courants féministes français « non dogmatiques »1 et « pro-sexes » , qui s’éloignent fortement des idées universalistes portées par « héritières caricaturales de Simone de Beauvoir » (p.17), Gisèle Halimi, Chiennes de Garde, Ni pute ni soumise ou autre organisation féministes officielle actuelle. Selon Sastre, ce féminisme officiel dominant monopolise depuis les années 70 le débat et n’est plus adapté au revendications fémininiste d’une société chaque jour plus pluraliste. Sa formation en philosophique scientifique lui permettent d’étudier le fondement scientifique des inégalités, des tabous autour de la sexualité et de proposer une redéfinition des revendication féministes, à travers « l’évoféminisme » ( une contraction entre « évolution », en référence aux théories évolutionnistes de Darwin, et « féminisme »)

« Ex utero , pour en finir avec le féminisme » est publié en 2009. C’est à travers cet ouvrage que Peggy Sastre voit sa carrière décoller et qu’elle entre publiquement dans le débat féministe en France. Le titre, portant souvent à confusion, vaut la peine d’être commenté. « Pour en finir avec le féminisme » n’est pas un manifeste contre les revendications féministes mais un manifeste contre « LE » féminisme excluant et non-pluriel actuel, imposant des carcans liberticides au nom de l’émancipation féminine. Les études de Sastre, en philosophie scientifique évolutionniste orientent lourdement son livre et en font donc un manifeste mêlant science, biologie, sociologie, mœurs et sexualité , sous le prisme d’une pensée féministe alternative. Mais en quoi ce livre relance-t-il le débat féministe en France ? Comment remet-il en question