Sociologue français, Alain Touraine s'est d'abord fait connaître par ses travaux en sociologie du travail via son ouvrage Evolution du travail aux usines Renault paru en 1955. Il développe, ensuite, une sociologie dite « actionnaliste » afin de prévoir le passage des sociétés industrielles aux sociétés postindustrielles dans Sociologie de l'action en 1965 et Production de la société en 1973. A partir de 1974, il pratique une forme d'observation participante originale, « l’interventionnisme sociologique » et s'intéresse plus particulièrement à l'étude

Avec la crise pétrolière du début des années 1970, l’Etat français décide de se lancer dans un programme nucléaire civil pour sa production d’électricité. Consciente de certains dangers, une partie de la population s’oppose à cette politique nucléaire. Différentes raisons sont énoncées : peur de l’accident, refus du « tout nucléaire », etc. Touraine voit la naissance d’un mouvement social dans cette contestation. Il décide donc, avec de trois de ses collègues sociologues d’étudier ce mouvement anti-nucléaire en espérant détecter la présence d’un Nouveau Mouvement Social (NMS).
Cet ouvrage écrit en 1980 présente deux années d’études sociologique de la lutte antinucléaire et s’articule autour de plusieurs points : les prémices du mouvement, l’étude à proprement parlé, le sens de la lutte et ses conclusions.
Un objet : la lutte antinucléaire
Alain Touraine ainsi que trois autres sociologues, Zsuzsa Hegedus, François Dubet, et Michel Wievioka, ont, à travers cet ouvrage, essayé de retranscrire avec une méthode originale le mouvement grandissant de la lutte antinucléaire à la fin des années 1970, en France. Pourquoi ces sociologues ont-ils donc décidé de s'intéresser à ce phénomène ? Pour l'auteur, l'objet de son livre est « de chercher comment le refus global d'un ordre social et culturel peut-être d'abord transformé en utopie créatrice, élevée au niveau d'un conflit social dans lequel des acteurs identifiables