Fiche de lecture sur cannibale de montaigne
Nous verrons comment Montaigne dénonce la notion de barbarie puis nous analyserons sa vision du peuple sauvage pour enfin en tirer les leçons d’un relativisme universel.
Dans l’Antiquité, les Grecs qualifiaient déjà les peuples étrangers de barbares, étymologiquement ce qui signifie « le chant des oiseaux », donc celui qui ne parle pas, celui qui n’a pas de culture. L’homme a donc naturellement tendance à appeler barbarie « ce qui n’est pas de son usage », car il se considère toujours supérieur aux autres. Ainsi aux XVIème siècle les peuples d’Amérique ont était perçus comme des sauvages car leurs pratiques culturelles telles que la polygamie ou l’anthropophagie ne correspondaient pas aux mœurs européennes. Ce jugement de valeur renvoie à la notion d’ethnocentrisme énoncée par Lévi-Strauss qui se définie comme la tendance à privilégier le groupe ethnique auquel on appartient et à en faire un modèle de référence. On peut se demander sur quel critère peut-on hiérarchiser les cultures ? Le critère technique a sans doute poussé les Européens à disqualifier les peuples d’Amérique étant bien moins avancés dans les modes de transports, dans les échanges marchands, dans les modes de fabrications et dans tous les aspects économiques. Cependant si la morale devient critère d’appréciation, alors Montaigne nous démontrera que le jugement de valeur est illégitime.
Dans la suite de l’essai, Montaigne dépeint une vision idyllique du peuple indien, il refuse pour cela de s’appuyer sur les opinions communes qui ne sont que des préjugés péjoratifs à ses yeux et privilégie les témoignages bruts recueillis des marins. Selon lui, ce