Docteur en psychologie et en musicologie, Paul FUSTIER est l’auteur de nombreux livres traitant des spécificités des établissements de soins et d’éducation spécialisée. Au travers d’une réflexion sur les rouages et les dysfonctionnements de l’institution, du travail d’équipe et de la profession de l’éducateur spécialisé, Paul FUSTIER repense, à partir d’une approche psychanalytique, les fondements du lien d’accompagnement et de la relation soignant-soigné.
En 1993, il écrira Les Corridors du Quotidien, qu’il rééditera en 2004 en prenant en compte les mutations du champ de l’éducation spécialisée.
Avec cet ouvrage, Paul FUSTIER devient l’un des premiers à penser le quotidien et ses banalités comme un objet d’étude à part entière. Au fil des pages, l’auteur se fait le témoin de la vie ordinaire et analyse ainsi ce qui se joue lors de la prise en charge institutionnelle tant du côté du professionnel que de l’usager.
De la dévotion maternelle au concept du trouvé-créé, nous étudierons dans un premier temps les idées fortes du livre de Paul FUSTIER, puis dans une deuxième partie nous tenterons d’engager une réflexion en tant qu’Educateur Spécialisé en formation sur les enjeux du don dans la relation éducative.

Bien qu’il traite de la prise en charge institutionnelle, le livre de Paul FUSTIER, Les Corridors du quotidien, se différencie de ses homologues de par son objet d’étude.
Avec la métaphore du Corridor, par définition couloirs/ passage qui met en communication diverse pièces d’un appartement, d’un étage[1], Paul FUSTIER situe son analyse dans un espace-temps hors du contexte des séances de thérapie et du bureau de l’analyste. Il se place ainsi du côté de l’informel, dans ces couloirs du quotidien où la relation et la communication sont moins exigeantes mais toutes aussi porteuses de sens. Cette position, permet ainsi à l’auteur de pouvoir analyser de manière plus globale les effets du dispositif institutionnel sur la pratique de l’éducateur spécialisé